photo Christian LEBON |
Originaire
de Dunkerque, en Flandre française, guitariste autodidacte, après
avoir joué dans divers groupes de jazz rock et pratiqué
le " folk anglais", il a eu le coup de foudre pour la musique irlandaise.
Passionné de cornemuses (il en pratique 5 différentes),
il joue dans diverses formations de musique flamande (VENTS
CONTRAIRES, BLOOTLAND, Ensemble
BEFFROI) et irlandaise (CEILIDH,
HEMPSON), explorant ainsi des aspects
bien différents des musiques qu'on appelle traditionnelles, et
anciennes.
Celà l'amène à participer à des expériences
plus larges, comme l'Orchestre de Chambre COLOPHANE,
KRAM'PEUT (chansons
urbano-flamande folk chlorique de fin de siècle), ou à des
projets spécifiques comme "VENT
du NORD", le conte musical "Les
BOURDONS SORCIERS", les rencontres musicales improbables avec le duo R.M.I. ou encore le trio à cordes instrumental avec ROCOCO RIJSEL TRIO.
Il
explore plus spécifiquement le répertoire d'Ecosse
-sur les Highland pipes (avec la mise en place d'un pipe band) mais aussi et sur les scottisch small pipes - et du
Northumberland,
notamment avec ROCKY ROAD 434.
Il
travaille aussi avec la Compagnie Fabrique de Théâtre de
Boulogne sur Mer, en tant que musicien dans un spectacle très intimiste, intitulé "Veillée irlandaise" et en tant que musicien-acteur dans "Diables d'Irlandais". Enfin,
il intégre à l'occasion des contes irlandais ou flamands à ses concerts, ou adapte des histoires locales pour des spectacles spécifiques. |
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Instruments pratiqués :
cornemuses : irlandaise (uilleann-pipes), écossaises (scottish
highland bag pipes, reel pipes et scottish small pipes), flamande (doedelzak), musettes
baroque (musette de cour) et du Northumberland (northumbrian small pipes),
gaïda bulgare,
bouzouki,
cistre, guitare,
whistle et low-whistle (pipeaux irlandais),
bodhran (tambour irlandais) et bones (les os)
fiddle (violon irlandais),
et chant.
Concerts
Discographie
Petite histoire |
CONCERTS
Dans le cadre de "Un Monde qui bourdonne", tournée de cornemuses d'Europe, dans le Trégor (Bretagne), du 16 au 20 mai 2012
- 16 mai, église de SAINT FIACRE, 20h30
- 17 mai, église de PLEUBIAN, 15h00
- 17 mai, église de BEHRET, 20h30
- 18 mai,
église de BRELEVENEZ-LANNION à 20h30
-19 mai, Grand Fest-noz / Bal des cornemuses - TONQUEDEC
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DISCOGRAPHIE
CRISTAINE: "Poings fermés, Paumes
ouvertes " -
MARIEKE en BART : "Danse la Flandre" -
Ghislain GOUWY : "L'Ane de Pierre" (K7),"Vlaanderen Leeft" -
Création du Son et Lumière, avec Katrien
DELAVIER et William
SCHOTTE : "Berthen se souvient" (K7) -
Jacques YVART : "L'Echelle Beaufort", Autour de l'Océan", Bonjour
la Paix"," Yvart chante Devynck" - "Brassens esperanto" -
Katrien DELAVIER : "Harpe irlandaise" vol 1 & 2-
BLOOTLAND
: "Chants des Populations Maritimes des Côtes
de Flandre", vol 1 & 2 Participation aux CDs et cassettes du Chasse-Marée
"Chant de Clippers" et "Chants de la Grande-Pêche" -
HEMPSON
: "Musique ancienne irlandaise" - (Diapason d'or,
Choc de la musique, et 3 f Télérama)
R.M.I.
: "Musique baroque des Appalaches, Flandres, Northumberland
et autres contrées"
COLOPHANE
: "Suite sur des airs traditionnels irlandais" de Daniel
BOULOGNE"
JacquesYVART
: Chants des marins de Flandre adaptés en Français
VENT DU NORD : "Cyan"
KRAM'PEUT : "Pas froid aux yeux"
ROCOCO RYSEL TRIO : "Snaar"
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"Je
rencontrais ma première guitare un mercredi matin. Il n'y avait
pas école (deux ans auparavant, c'eût été encore
le jeudi...). Ma mère, en partant travailler à ... 7 heures
du matin, sans m'avoir prévenu, m'a donné les 200 francs
(c'était beaucoup pour nous à l'époque) nécessaires
à l'achat de la guitare sur laquelle je louchais depuis bien des
mois. Cela faisait plus 2 ans que je rêvais dune guitare ... et
le rêve me tombait dessus comme je tombais du lit : j'ai toujours
eu beaucoup de mal le matin mais celui là, je m'en souviens en
bien ! Le magasin n'ouvrait qu'à 9 heures. Comme un fou, j'ai tourné
réellement en rond dans notre tout petit appartement pendant une
heure et quarante cinq minutes, puis encore dix plus interminables minutes
sur le trottoir devant la vitrine. Depuis, j'ai toujours un instrument
avec moi ou que j'aille. Ensuite, et en parallèle, je suis passé
naturellement à la guitare électrique.
Dunkerque
fut pour moi une ville privilégiée : des régiments
et "pipe bands" écossais venaient régulièrement commémorer
le riche passé local
des décennies précédentes. J'étais fasciné,
... surtout par les bonnets à poil et les peaux de léopard
! Et ils étaient impressionnants, ces Ecossais, d'autant qu'ils
étaient gigantesques (ou peut-être n'étais-je alors
pas vraiment grand ? ). J'en fus marqué à vie.
Quelques années plus tard j'ai découvert la musique irlandaise.
Deuxième choc musical déterminant. Les cornemuses sont remontées
de ma mémoire, par devant des bonnets à poil. Les Irlandais
utilisaient des espèces de mandolines et mandoles au son pas possible
et une cornemuse tout aussi incroyable, avec un nom encore plus exotique
: "uilleann pipes" ! Ma voie était tracée.
Rien de commun entre la cornemuse de Liam O'Flynn et la guitare de Jimmy
Hendrix direz vous ! Et pourtant : à l'époque de la "pop
music", le nec plus ultra de la guitare électrique était
d'avoir le "sustain", c'est à dire de faire durer une note le plus
longtemps possible grâce aux effets d'amplificateur et de "distorsion".
Avec l'électronique actuelle, c'est facile, mais à l'époque
!
Avec la cornemuse, on l'a tout de suite, le sustain, et sans machine ni
boutons. Le problème, une fois qu'on a dompté le sac et
le souffle (car elle vit encore, la bête ! ) il faut alors pouvoir
maîtriser ce son qui, lui, ne veut pas s'arrêter ...
Il
m'a fallu aller en Irlande pour rencontrer d'abord, et malgré la
pauvreté bien visible encore à l'époque, un art de
vivre et une musique naturellement vivante. Mais... Bon D... bien sur
! Moi aussi j'avais ma propre culture ! Et c'est là-bas que je
suis devenu flamand. On ne m'avait jamais dit que je l'étais, bien
au contraire.
Multi-instrumentiste (n'ai-je pas été "sobriqueté"
du joli nom de "mille-pattes musical"), mes centres d'intérêt
sont restés variés : l'électronique de mes premières
amours, puisque je travaille avec ordinateur, synthétiseurs divers
et instruments électrifiés variés ; mais je pratique
aussi des musiques traditionnelles acoustiques pures et dures, voire anciennes
(qui a dit "martiennes" ?). Pour les instruments de musique, le plus difficile
à apprendre, c'est le premier, comme pour les langues étrangères
; pour les suivants, ça vient tout seul (enfin, presque ! ). Jouer
de plusieurs instruments donne une ouverture : chaque instrument a sa
musique, sa propre façon de la jouer (due au timbre, à la
technique, au type de son). Et quand j'en ai marre d'un instrument, je
me rabats sur un autre.
Je joue aussi dans plusieurs formations. D'abord par nécessité
économique (surtout ne faites pas ce métier par chez nous
pour être riche !). Mais cela permet aussi d'approfondir le répertoire
spécifique à chacun de ces groupes. Un de mes grands plaisirs
est de faire danser. Musique et danse sont deux activités fondamentales
de toutes les sociétés et de tous temps. Les musiques traditionnelles
sont en grande partie des musiques "à danser", et ce "couple" est
porteur et acteur de choses rares dans notre civilisation : une convivialité,
une forme de relation humaine, une autre "dimension" ? ; un manque qui
peut expliquer l'intérêt de plus en plus marqué du
public pour ces musiques. La médiatisation actuelle du celtisme
en est un exemple. Enfin, autre élément fondamental de mon
histoire : l'enseignement, de la guitare d'abord, puis plus tard de la
cornemuse : enseigner sa pratique musicale oblige à se poser d'abord
la question de ce que l'on joue et comment, puis à trouver le moyen
de le transmettre. C'est une remise en question permanente qui me paraît
nécessaire. Mais au fond, tout cela est venu naturellement (je
n'ai surtout pas dit facilement...). Je ne pourrais pas faire d'autre
métier, même rentable. Vivre un métier-passion est
un privilège rare ... qui se paye aussi ... bien sûr."
Gérald
Ryckeboer
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